| Yuki Enman | | La vie est une maladie mortelle... |  | | 95 messages postés |
|  Posté le 18-11-2006 à 15:22:33   
| Maman... Pourquoi le Soleil brille?
C'était une superbe matinée de Septembre. Ce genre de moments intermédiaires ou le temps semble suspendu. Ou il ne fait plus tout à fait nuit, mais pas encore tout à fait jour. Ou l'on est plus en été, mais pas encore en hiver. Ou le climat semble hésiter entre les journées chaudes et les journées froides...
Ô temps, suspends ton vol...
C'est donc un de ces jourd tordus, dans une maison tordue, que s'éveillait un enfant tordu, recouvert d'un amour tordu.
Le petit Yuki fut tiré de ses rêves par les premiers rayons du soleil pointant dans sa chambre. Il ouvrit un oeil, puis l'autre, encore trop engourdi de sommeil pour comprendre ou il se trouvait. Il laissa son esprit errer quelques minutes avant de se redresser doucement, histoire de reprendre contact avec la réalité.
Il était d'une beaut irréelle. Ses cheveux, encore courts à l'époque, encadraient un viage ^fin et symétrique,. Ses grands yeux violets semblaient constemment chercher quelque chose. Quoi? même lui ne le savait pas. Et personne ne pourrait jamais le savoir... L'enfermement avait à donné à son teint une paleur spectrale, renforcée par la fragilité qui se dégageait de lui. Cette fragilité inévitable des enfants en bas age. Une fragilité infantile et pure, que l'on maudit lorsqu'elle est présente, mais que l'on regrette lorsqu'elle disparait. Puis qu'on oublie.
Il se leva doucement et posa ses pieds sur le plancher glacial en réprimant un frisson. Ses frêles jambes le portèrent jusqu'à la fenêtre et il regarda le Soleil encore orangé qui se levait à l'horizon.
L'horizon...
Il ne savait même pas ce que c'était. Et le Soleil. Et ces collines qu'il apercevait au loin, sans même savoir qu'il s'agissait de collines. Et cette étenndue d'herbe derrière la maison, qu'il pouvait apercevoir entre les branches des arbres de son jardin.
Qu'est ce que tout cela signifiait? Sa mère lui avait pourtant expliqué que le "monde" ne se limitait qu'à leur domaine, et qu'ils étaient seuls sur cette terre. Mais alors pourquoi entendait il tous ses bruits le soir? Ces cris d'animaux, ces cris humains, ces cris de l'ame...
Pourquoi sa mère disparait elle parfois? D'ou venaient tous les aliments qu'ils mangeaient, les vetements qu'ils portaient? Comment se faisait il que tous les livres qu'elle écrivait soient si différents, sans aucun rapport logique les liant les uns aux autres?
Et pourquoi semblait elle parfois si apeurée alors que la maison ne représentait aucun danger. Qu'est ce qui lui faisait peur? Ou cette frayeur prenait elle ses racines?
Toutes ces questions auraient amené n'importe qui à la conclusion qu'il existait un "ailleurs". Mais malgré son intelligence déjà surdéveloppée, le petit Yuki n'en arrivaient jamais là.
Parce qu'il ne voulait pas en arriver là.
Le sentiment d'étouffement qui lui serrait les entrailles n'était rien à côté de la terreur glacée que l'idée d'un monde inconnu suscitait chez lui. Et il ne pouvait pas admettre la perspective de vivre à plus de dix mètre de sa mère. Cette idée là lui était invivable. Tout comme celle de l'abandonner.
Il est des questions qu'on ne se pose pas, parce qu'on ne veut tout simplement pas connaître la réponse.
Il referma donc la fenêtre, sortit de sa chambre, et dévala les escaliers qui menaient au rez de chaussée, avant d'entrer en trombe dans la cuisine, soudain impatient de retrouver sa mère.
Bonjooooouuuuuur m'maaaaaaaan!!!!^^
Bien sur, sa mère étaiet déjà levée et habillée. Elle était entrain de préparer le petit déjeuner. Ses gestes étaient doux et élégants. Lorsqu'on la regardait, on comprenait tout de suite d'ou venait l'aspect irréelle de Yuki. Cette femme ne semblait pas toucher le sol.
Elle lui lança un regard sévère, illuminé d'une lueur folle, comme toujours.
_Je t'ai déjà dit de ne pas descendre les escaliers comme ça Yuki. Tu es fragile! Un de ces jours, tu vas te rompre la nuque!
Le coeur de l'enfant se serra dans sa poitrine et il baissa la tête, honteux et boudeur.
_Pardon.
Sa mère soupira, s'approcha de lui avec douceur et lui caressa les cheveux. Il leva le regard vers elle. Elle abordait un sourire rassurant, remplie d'une folie douce et d'un amour sans bornes.
_Comment en vouloir à un si charmant garçon. Promets moi de ne plus recommencer mon chéri.
Le visage de Yuki se fendit en un sourire rayonnant et il se jeta dans les bras de sa mère.
_Promis!^^
Fermant les yeux, il l'étreignit de toute la force que ses 8 ans lui permettaient de déployer. Ils restèrent longuementr serrés l'un contre la'utre, dans leur monde, dans cet amour malsain qui n'appartenait qu'à eux, et à personne d'autre.
Yuki s'ennivrait de l'odeur de sa mère. Une odeurr chaude et protectrice. Comme celle des sapins sous lesquels il se cachait parfois. Cette odeur qui lui signifiait que rien de mal ne pourrait leur arriver.
Sa mère finit par mettre fin à leur étreinte et l'invita à s'assoir tandis qu'elle finissait de préparer le petit déjeuner.
Yuki adorait regarder sa mère cuisiner. C'était uen vision irréelle ou se mêlaient élégance et douceur. La pureté naturelle de sa mère était ponctée par les rayons du soleil qui perçaient à travers la fenêtre. Rayons qui semblaient bien ternes à côté de toute la lumière que son visage dégageait. Les gestes de la femme étaient lents, élégants. Son allure était légère, aérienne même. C'était une femme magbifique.
Follement magnifique...
Mais derrière cette euphorie malsaine et totale qui gagnait Yuki en sa présence, le garçon ne pouvait s'empêcher de sentir son coeur se remplir de doutes, et son cerveau de questions. Chauqe contact qu'il prenait avec la réalité le persuadaient d'avantage que quelque chose n'allait pas. Sa vie était remplie d'incohérence et il sentait venir le moment ou toutes ces incohérences allaient lui sauter à la figure.
Il resta longuement silencieux, soudain terriblement angoissée, avant de murmurer d'une voix qui se voulait légère.
_ Dis maman.... D'ou vient mon nom?
Sa mère interrombit ce qu'elle était entrain de faire et leva le regard vers lui. Une lueur terrifiée passa dans son regard, et elle sourit d'un sourire tremblant, faux.
_... M... Mais je te l'ai déjà dit. Ton prénom veut dire neige et ton nom...
_ Parfait, je sais.
Le sourire de sa mère devint légèrement plus appuyé.
_ Tout à fait. Tu ne trouves pass que ça te va à ravir?^^
Yuki soupira et baissa les yeux vers son assiette remplis d'eoufs brouillés. Mais d'ou venaient ces oeufs d'abord?!!
_Si, c'est vrai mais...
Il leva le regard vers elle.
_Ca signifie quoi ça: "veut dire"? Ce n'est pas notre langage à nous:
Elle évita son regard et se mit à ranger ses ustenciles avec une panique brusque, tremblante. Les rayons du soleil avaient disparu...
_Non.
Il lui lança un regard d'incompréhension totale, le coeur serré par la panique.
_Mais... Comment? Ou? Quand? Quand as tu trouvé ça?!
_Je... J... Je l'ai inventé.
Comme elle n'avait plus rien à faire, elle se tourna vers la fenêtre et regarda dehors, le visage crispé par l'angoisse. Ses mains tremblaient plus que jamais.
Yuki secouait la tête, incrédule. Ca ne collait pas. Ca sonnait faux.
Toute sa vie sonnait faux.
_Pourquoi? Comemnt as tu fait ça? C'est vrai au moins tout ça?!!
Elle se retourna brusquement vers lui, les yeux exhorbités, le visage tiré, à tel point qu'il ne put s'empêcher de sursauter. La femme magnifique avait disparut, remplacée par une créature terrifiée et démente.
_Insinuerais tu que ta mère est une menteuse?!!!
Il sentit le regard de la femme le tranpercer littéralement et baissa les yeux. Les larmes se pressaient au coin de son oeil.
_ Non... Mais...
_Tu veux t'en aller c'est ça?!!! Tu veux m'abandonner?!!! T'enfuir et me laisser seule ici?!! Tu veux causer ma mort!!!!!
Elle éclata en sanglots et enfouit son visage dans ses mains. Yuki se sentit atrocement coupable de l'avoir mise dans cette état. Déchiré, il se leva et alla près d'elle pour entourer la taille de la jeune femme de ses mains frêles. Des larmes silencieuses coulaient sur ses joues.
_Jamais. Jamais je t'abandonnerai. Jamais. Pardon maman. Je ne voulais pas... Je resterait ici pour toujours. Je te protègerais. Toujours.
Il renifla bruyament et attendit en silece que sa mère se calme. Quand il sentit les sanglots qui la secouaient se calmer, iul leva un regard désespéré vers elle.
_Maman... Tu me détestes?
_Oh Yuki!
Elle s'accroupit et le prit contre elle, manquant de l'étouffer.
_Ne me laisse pas mon Yuki. Ne m'abandonne pas. Reste avec moi.
Il la serra contre lui, de plus en plus fort, silencieux, se jurant de ne plus jamais la faire souffrir...
Cet amour malsain, cette bulle, ce mondu utopique et anormal devait bien prendre fin un jour ou l'autre. Cela se produisit deux ans plus tard, par un bel après midi d'été. Yuki était allongé dans la jardin, aux côtés de sa mère. Tous deux se brulaient les yeux à la lumière du soleil, abordant des sourires enivrés de bonheur.
_Maman... Raconte moi encore l'histoire du Soleil.
Sa mère sourit d'un sourire encore plus heureux. Elle se tourna vers lui et lui prit la main.
_Eh bien lorsque j'ai été créée, j'ai rencontré un homme quii alimentait une ENORME boule d'énergie. Il a dit que c'était lui qui éclairerait ma vie, mais qu'il ne le ferait pas tout le temps. Seulement la moitié de la journée. Mais je crois qu'il est devenu paresseux depuis quelque temps.
Elle eut un sourire amusé. Amusement derrière lequel on décelait une certaine inquiètude. Yui ferma les yeux et serra la main de sa mère dans les siennes.
_Quand je serais grand, j'irais voir le dieu du soleil et je lui ordonnerais de briller tous le temps. Pour toi.
Sa mère sentit des larmes de bonheur inonder ses joues et ferma les yeux à son tour. Ils restèrent longuement étendu, enlacés lun contre l'autre, se réchauffant mutuellemet, créant encore une percelle de leur monde de rêves...
Ce fut à ce moment là qu'un bruit assourdissant, terrifiant, désagréable retentit. La bruit d'une porte que l'on enfonce. Yuki ne connaissiat pas ce bruit, mais quand il ouvrit les yeux et découvrit le visage figé de terreur de sa mère, il sentit son coeur se serrer d'sangoisse et son sang se figer dans ses veines. Il murmura d'une voix suraigue:
_Mam...
Elle lui plaqua la main contre la bouche, terrifiée, et lui it signa de se taire et de ne surtout pas bouger.
Puis elle se leva et entra dans la maison. Yuki entendit une voix d'homme hurler, ne sachant mêe pas qu'il s'agissait d'un homme. Puis il reconnut la voix désespérée de sa mère. Il se leva, le cerveau nagant dans un brouillard de terreur, et pénétra dans la cuisine. Il vit sa mère allongée sur le sol, une expression horrifiée plaquée sur son magifique visage. Une flaque de sang s'étendait sous elle, jusqu'à atteindre les pieds de l'enfant. Un homme se tenait en face de lui, écumant de rage, une lame teintée de rouge à la main. Interdit, tremblant d'angoisse et de confusion, Yuki s'approcha du corps de sa mère et lui rpit les épaules, baingnat dans le sang. C'était une vision horrible.
_Maman... Maman réveille toi... Maman!! Réveille toi!!! Maman!!!!
Il l'appela une bonne dizaine de fois, le son de sa voix se remplissant d'une douleur aigue tandis que ses cris s'évanouissaient dans un silence assourdissant.
Puis son père l'arracha au corps de sa mère et le tira dehors. Ce fut à ce moment là que le jeune Yuki décida inconsciemment e ne plus jamais ressentir une telle douleur, de ne plus jamais rien ressentir.
Ce fut à ce moment là que deux ames furent détruites.
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